Samar est une jeune fille de la guerre. Nomade forcée, elle a grandi parmi les combattants, avec lesquels elle apprend à vivre dans un pays en guerre. Le défi qu’elle lance constamment à la vie contraste avec son goût pour les comédies d’amour égyptienne, jusqu’au jour où sa rencontre avec Karim nouera ces deux parties de sa personnalité, avec la naissance d’une histoire d’amour au cœur de la guerre.

Distribution

Réalisation : Jocelyne Saab
Scénario : Gérard Brach
Traduction : Tahar Ben Jelloun
Images : Claude La Rue
Musique : Siegfried Kessler
Distribution : Jacques Weber, Hala Bassam, Juliet Berto
Production : Balcon Productions
Droits de diffusion : Nessim Ricardou-Saab

Jocelyne Saab s’exprime…

« Toutes les séquences dites « documents » sur la ville de Beyrouth en guerre ont été tournées spécialement pour le film en 35 mm couleur.
Elles font partie intégrante de l’histoire et ont été filmées dans un esprit qui n’a rien à voir avec les documents habituels style « reportage télévision ». Il est à noter que sur cette époque, ce sont les seuls témoignages en 35 mm couleur qui existent. »

Extrait de la lettre aux producteurs ouvrant le premier scénario manuscrit d'Une vie suspendue, 1983.

Revue de presse

« La réalisatrice s’est refusée à montrer l’horreur, qui est quelque chose de confus et d’indéfinissablement enfoui au fond des êtres, et elle s’est efforcée de ne pas laisser apparaître la dure atmosphère du tournage (Weber a failli deux fois être tué, l’équipe a été prise en otage). Ce beau film triste et méditatif dépasse le réalisme pour nous emmener à l’envers de tout, là où l‘on ne sait plus ce qui est vrai, ce qui est faux, parce qu’il n’y a plus de réel que l’absurdité. »

Le Figaro, 11 mai 1985

« L’Adolescente, sucre d’amour est au Liban ce que Le Petit soldat de Godard fut, en 1960, à la guerre d’Algérie. Un portrait tremblé. »

L'Express, 16 mai 1985

«Jocelyne Saab a voulu raconter son amour pour une ville fantôme, pour ceux qui survivent au jour le jour, adaptés à la peur, à la mort, aux voix qui raisonnent dans les maisons abandonnées. Et si parfois leur esprit dérape, ils sont toujours, ils sont d’autant plus affamés de tendresse. Une rencontre, un regard, aimer est devenu vital. »

Le Monde, 17 décembre 1985

« Ce qui structure le film plus qu’autre chose, c’est la vérité et la beauté (ontologique) de ses images, qui nous amènent petit à petit vers l’idée que la fiction, ce n’est pas le film, mais plutôt la réalité présente à Beyrouth. »

Les Cahiers du Cinéma n°410, 1985

« Être adolescente à Beyrouth aujourd’hui, c’est avoir l’âge de son corps. C’est aussi être beaucoup plus vieille dans ce pays en guerre. De cette ambiguïté naît le beau film de Jocelyne Saab dont on sait déjà, par son œuvre précédente, à quel point elle peut être émouvante. Le film fait se côtoyer la richesse de ce qui est encore debout avec les quartiers détruits, la culture occidentale et la culture orientale, l’enfance et le monde adulte. Un beau film, répétons-le. »

L’Humanité, 15 mai 1985

« Disons tout de suite que le résultat confirme ce que les images brutes des films antérieurs laissaient présager : que Jocelyne Saab est une
vraie cinéaste, et non des moindres. […] Ce qui frappe dans ce premier long-métrage de fiction (tourné sur quatre années à Beyrouth même, en pleine guerre), c’est l’invention permanente de la mise en scène […] Ce film de guerre et de mort est un pari sur la vie et la création. Et un pari gagné. »

Cinéma, juin 1985

« Ce que Jocelyne Saab a filmé est sa tendresse pour sa ville, comme pour ses héros, comme pour les vestiges, les souvenirs d’une paix qui a existé et que les habitants discernent au milieu des ruines, parce que ça existe en eux. Des traditions, des habitudes farouchement maintenues, et le soleil, et des enfants qui portent un défi magnifique à la vie comme à la mort. »

Le Monde, 17 juin 1988

« Dans le Beyrouth (de Jocelyne Saab), la guerre est si intériorisée qu’elle disparait en tant que spectacle. […] Ici, on nous montre que malgré le désespoir ambiant, il y a partout des poches de bonheur où règnent encore des valeurs comme l’art, la poésie, l’amour, la liberté, et que cela c’est l’âme même de Beyrouth. »

Revue du Cinéma, juin 1988

« Par touches pointillistes, par des regards subtils, par une mise en scène soignée et un agréable sens du cadrage, Jocelyne Saab filme un message d’espoir. Sans grandiloquence. »

Studio, juin 1988