Avec cette installation, réalisée à la suite de nouveaux bombardements ravageant Beyrouth en 2006, Jocelyne Saab tente à la fois de témoigner (tant des événements récents que du caractère dramatique du resurgissement de la guerre au Liban, alors que le pays se relevait déjà avec de grandes difficultés des conflits de 1975-1991), afin d’offrir une mémoire des événements, et d’envisager une utopie : la réapparition du jardin à Beyrouth. Pour celle qui voyait la ville comme son « jardin d’enfance », comme un Eden désormais perdu, la destruction par les hommes de la capitale libanaise appelle un questionnement sur la paix et un retour à la nature. Son installation permet au spectateur de déambuler dans l’atmosphère lourde imposée par la guerre, illustrée par les images d’archives de ses anciens documentaires sur la guerre qui balisent le parcours, doublées de plans réalisés en 2006, lorsque les ponts de la ville ont été détruits par l’aviation israélienne.