Jocelyne Saab se rend en Égypte pour dresser un portrait du Caire, « mère du monde », dont elle cherche les racines. Alors que Beyrouth, sa ville, tombe en ruines, elle va chercher dans la Cité des Morts les traces d’une manière de vivre et de traditions en train de disparaître, lui aussi, sous les coups de la mondialisation.
Jocelyne Saab s’exprime…
Note d’intention
« J’ai réalisé ce film en février 1977 à la suite des émeutes des 18 et 19 janvier de la même année. Plusieurs séquences ont été tournées sans autorisation. La gauche égyptienne ayant été sévèrement réprimée, deux des personnages apparaissant dans le film, d’ailleurs, sont actuellement en prison : Cheikh Imam, le chanteur aveugle, et Azza, la femme du poète égyptien Ahmad Fouad Nagm. C’est l’histoire d’un cimetière habité – « La Cité des Morts » – qui s’étend aux portes du Caire et en bordure des décharges publiques de la ville comme un vivant reproche et une mauvaise conscience.
À partir de la Cité, le film montre les quartiers populeux du Caire qui s’hypertrophie, se ceinture de misère, chaque jour plus menacé de paralysie. »
Jocelyne Saab