Formation à la restauration numérique de film – Renforcement de compétences

Visite de l’archive et présentation des méthodologies et des techniques de numérisation et de traitement de l’image du laboratoire de restauration de la cinémathèque

Porteur.euse du projet : Mathilde Rouxel, Nicolas Ricordel

Intervenants : Caroline Fournier, Nicolas Ricordel, Julie LeGonidec

Participants : Mounir Al Mahmoud, Chantal Partamian, Chrystel Elias, Wassim Tanios, Nadim Kamel, Monzer El Hachem, Adrien Von Nagel

Formation proposée dans le cadre du projet de l’Association Jocelyne Saab d’implantation d’un secteur de restauration numérique au Liban

En partenariat avec la Cinémathèque Suisse

Le travail de diffusion, de restauration et de valorisation mené par l’Association Jocelyne Saab entre 2019 et 2022 a soulevé de nombreux défis. Le défi de rendre visibles les films de Jocelyne Saab pour susciter l’intérêt des institutions, celui de parvenir à travailler sans réel soutien financier, celui de donner du sens à notre activité devant les difficultés rencontrées.

L’idée du projet de restauration des films de Jocelyne Saab avait dès son origine un principe : celui de ne travailler qu’avec des gens pour qui le cinéma de Jocelyne Saab s’est imposé comme une évidence, sans conditions, sans recul.

Nous avons œuvré pour qu’une partie du travail de restauration puisse être fait au Liban par des professionnels de la postproduction, et nous avons travaillé de manière à pouvoir suivre, se former, et enseigner les différentes étapes de la restauration des films, sans les déléguer à des institutions nationales ni à des compagnies privées ce travail sur la mémoire des images.

Nous avons obtenu le soutien d’institutions de référence sur la question de la restauration, comme la FIAF, la Cinémathèque suisse et l’INA, qui nous ont accompagné dans la formation de nos équipes aux techniques de scan, de restauration numérique et d’étalonnage. Ces partenariats perdurent, et les équipes formées en 2021 continuent de bénéficier de l’expertise des professionnels attachés à ces institutions pour développer leurs compétences. Le projet a pour objectif de poursuivre ce travail de formation et de permettre à d’autres images de refaire surface.

Toutefois, durant le travail opéré sur les films de Jocelyne Saab, les restaurateurs (son, image, étalonnage) ont dû relever de nombreux défis. Il nous semble important d’offrir aujourd’hui la possibilité à ces professionnels de visiter une archive nationale disposant de laboratoires et des machines nécessaires pour permettre la restauration des films sur place, sans avoir besoin d’avoir recours à un prestataire privé. La Cinémathèque Suisse dispose de ces équipements. Nous avons établi un partenariat avec les secteurs techniques de la cinémathèque pour que dix personnes de nos équipes formées à la restauration sur les films de Jocelyne Saab (scan, restauration image, restauration son, étalonnage) puisse visiter les locaux de la cinémathèque suisse et continuer à se former au contact des professionnels de la Cinémathèque, auxquels ils pourront poser toutes leurs questions.

L’étalonnage et la restauration du son sont des disciplines professionnelles qui existaient déjà au Liban : l’étalonnage est l’une des dernières étapes de la postproduction d’un film, quel qu’il soit, et la restauration du son s’applique depuis longtemps à la musique – la numérisation des disques de la collection de la fondation Amar, par exemple, a conduit à un gros travail de restauration sonore. Des compétences dans ces disciplines existent donc au Liban, mais il est important de donner de nouveaux cadres de réflexion à ces compétences techniques, pour pouvoir réfléchir la sauvegarde d’un patrimoine filmique et aux questions éthiques que celle-ci soulève.

En revanche, le savoir-faire de la restauration numérique image sur des logiciels professionnels n’existait pas au Liban. En organisant des formations avec le soutien de la FIAF et de la Cinémathèque suisse, une petite équipe a pris forme à Beyrouth. Les professionnels de cette équipe travaillent sur le logiciel Diamant HS-Art et ont restauré l’ensemble du travail documentaire 16 mm de Jocelyne Saab. Ils ont eu besoin de poursuivre leur formation, pour trouver des réponses aux questions que le travail de restauration a soulevé, et pour acquérir de nouveaux outils pour traiter, notamment, d’autres types d’images (film de fiction en 35 mm ; vidéo, etc.)

Cette visite formatrice de la Cinémathèque suisse s’est déroulée les 12, 13 et 14 octobre 2022.

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